Le président namibien Hage Geingob a lancé un ultimatum à Radio France Internationale (RFI) pour rétracter une publication largement diffusé sur les réseaux.
L’article en ligne suggère que le Président Geingob avait reçu un paiement douteux de la vente des actifs Namibiens de la société canadienne UraMin à Areva, une société française d’énergie nucléaire.
En cas de refus, le président prévoit des mesures non spécifiées contre le radiodiffuseur français, ont déclaré ses avocats dans une lettre hier.
Le magazine Africa Mining Intelligence a d’abord rapporté en 2012 que Geingob avait « empoché 300 000 dollars (3,6 millions de dollars namibiens au taux actuel) pour faciliter la vente d’UraMin à Areva ».
Geingob, s’exprimant sur New Era, a dit qu’il a travaillé seulement comme consultant à UraMin en 2006 et 2007, quand il a aidé l’entreprise canadienne à obtenir une licence minière en Namibie.
« Je n’ai pas du tout participé à la vente du Trekkopje d’UraMin à Areva. Je lis seulement cette transaction dans les journaux », a déclaré Geingob à l’époque.
Mais ce week-end, RFI a rapporté que l’ancien patron de la branche minière d’Areva, Sébastien de Montessus, a été accusé de corruption dans le cadre de l’achat par Areva de la mine de UraNim en Namibie, Trekkopje, en 2007.
« Les paiements à une société minière Namibienne et à son président actuel (Geingob) sont sous les projecteurs », a rapporté RFI.
« L’enquête se penche sur 5,6 milliards d’euros versés au groupe Namibien United Africa en 2009-10 et 8 000 euros payés en 2008-09 à l’actuel président Hage Geingob, alors ministre du commerce et de l’industrie », a ajouté le réseau de radio international.
Geingob avait précédemment soutenu que son travail de consultant pour UraNim, effectué par le biais de son défunt cabinet HG Consultancy, a été mené alors qu’il était un député d’arrière-ban du Swapo à l’Assemblée nationale.
L’ancien président Hifikepunye Pohamba a nommé Geingob, qui a quitté le cabinet en 2002 en tant que ministre du commerce en avril 2008.
« La société HG Consultancy a été créée alors que j’étais député d’arrière-ban parlementaire et non ministre et je le répète, pas ministre », a déclaré Geingob en réponse à New Era il y a six ans.
Mais le rapport RFI de la fin de semaine dernière a brossé un tableau contrasté, le liant à la vente des actifs de l’entreprise canadienne, un processus dans lequel Geingob nie avoir été impliqué.
L’achat de Trekkopje a déjà vu l’ancien patron d’Areva, Anne Lauvergeon, et deux membres de son équipe être accusés de la surévaluation présumée de la vente pour dissimuler la chute du prix de l’uranium à l’époque.
Le mari de Lauvergeon, Olivier Fric, aurait été accusé de délit d’initié sur les actions UraMin, alors que les enquêteurs se seraient intéressés à ses liens avec le financier belge Daniel Wouters, qui a été arrêté la semaine dernière.
De Montessus aurait été inculpé à la fin du mois dernier en lien avec des soupçons de détournement de fonds, une accusation qu’il nie.
Manifestement pas impressionné, Geingob a demandé hier à ses avocats une rétractation complète de l’article le liant à la transaction entre Areva et UraNim, soutenant qu’il n’était pas lié à cette affaire.
Son avocat Sisa Namandje, dans une lettre à RFI, a déclaré que l’article contenait « des contrevérités et des imputations de malhonnêteté envers le Dr Geingob » et a exigé sa rétractation immédiate.
Le président a déclaré qu’il réservait ses droits si aucune rétractation n’était effectuée, faisant allusion à un éventuel procès contre le média.
Geingob a déclaré qu’en incluant son nom dans la transaction UraNim / Areva, RFI surfait sur le sensationnel et désireux de trouver un lien Africain avec une affaire de corruption présumée par des entreprises canadiennes et françaises.
Namandje a déclaré à ce jour, Geingob n’a pas été approché par une autorité d’enquête sur les allégations, malgré l’enquête qui se poursuit depuis cinq ans. Aucun commentaire n’a pu être obtenu hier auprès de RFI