Paul Kagame est reçu mardi par le roi Philippe, à l’occasion des Journées européennes du développement.
Depuis de nombreuses années, le dirigeant Africain suscite des critiques « pour son autoritarisme ». Au pouvoir dans son pays depuis 2000, il a été réélu avec 98,8% des voix l’été dernier.
Laure Uwase, avocate d’origine rwandaise active dans la défense des droits de l’Homme, s’est indignée sur le plateau de Terzake (VRT) de l’accueil réservé au dirigeant Rwandais : « Ce n’est pas normal que l’on déroule le tapis rouge à quelqu’un contre qui il existe de graves accusations de violations des droits de l’Homme. »
Un journaliste à la VRT, explique que le front patriotique s’est infiltré dans les bandes responsables du génocide contre les Tutsi en 1994. « C’est une omerta au niveau international, mais aussi en Belgique. Tout le monde le sait, il suffit de le demander à un ambassadeur. »
Le journaliste, inscrit sur « la liste des ennemis du Rwanda » depuis 2009, ajoute : « Paul Kagame est récompensé parce qu’il est le meilleur dictateur de la région : il exerce la répression au meilleur moment possible. En 1994, le Front patriotique est arrivé au pouvoir avec Paul Kagame. Depuis le premier jour, ils ont organisé la répression. Le ministre de l’Intérieur de l’époque a par exemple été tué par le régime. »
Cette fois-ci, Paul Kagame porte également la casquette de président de l’Union africaine, ce qui pourrait expliquer sa rencontre avec le Roi Philippe.
Il s’étonne néanmoins que le monde politique invoque la stabilité économique et le dialogue pour justifier une telle rencontre : « Le ‘dialogue’ est un beau mot, mais pour les personnes sur place, c’est un mot vide de sens. Depuis près de 25 ans, Paul Kagame a installé une dictature. A chaque fois, c’était accepté par le monde politique. Les arguments étaient les mêmes : nous avons besoin de lui pour la stabilité de la région. C’est lui qui a déstabilisé le Congo : il l’a attaqué à deux reprises en 1996 et 1998. »