-La Tanzanie a mis fin à un contrat de chasse de 25 ans avec une société familiale royale des Emirats Arabes unis
Le Ministre des Ressources naturelles affirme que la compagnie détenue par Dubaï ne se verra jamais octroyer un autre permis de chasse.
Alexander Songorwa, le directeur de la faune, a également été suspendu pour avoir crée un syndicat de fonctionnaires du gouvernement qui a été compromis.
La Tanzanie a mis fin à un contrat de chasse de 25 ans avec une société familiale royale des Emirats Arabes Unis alors qu’elle entame des enquêtes sur les transactions de la compagnie et des anciens ministres du tourisme.
Hamisi Kigwangalla, ministre des ressources naturelles nouvellement nommé, a ordonné au Bureau de prévention et de lutte contre la corruption (PCCB) d’arrêter et d’enquêter sur Isaac Mollel, directeur exécutif de la Ortelo Business Corporation (OBC), un chasseur de Dubaï.
La résiliation du contrat marque la fin de l’accord controversé, qui est aussi une petite victoire pour le peuple Maasaï qui ont participé au combat contre la prise de contrôle du terrain de 4 000 kilomètres carrés.
Depuis la période coloniale, les Maasaï sont expulsés des terres qui leur appartiennent traditionnellement et légalement aux profits de domaines privés tels que les entreprises de chasse de familles arabes.
Les Maasaï sont une population de 375 000 personnes qui vivent principalement de leur bétail, dans les savanes du sud du Kenya et du nord de la Tanzanie.
Au 19ème siècle, Maasailand s’étendait du nord du Kenya jusqu’aux lacs centraux (Baringo, Naivasha, Nakuru, Natron), aux riches prairies de savane des plaines du Serengeti dans le nord de la Tanzanie.
L’intrusion coloniale a divisé les Maasai entre le Kenya britannique et Tanganiyka allemand en 1885, et en 1913, les Britanniques au Kenya ont expulsés les Maasai de leurs terres au nord de Nairobi pour faire place aux colons européens.
Les Maasai et d’autres groupes pastoraux créent leurs organisations non gouvernementales (ONG) et vont en justice contre les gouvernements nationaux pour défendre leurs droits fonciers.
Plus jamais
Le Dr Kigwangalla a déclaré que la compagnie ne se verrait jamais accorder un autre permis de chasse, et a suspendu le directeur de la faune, Alexander Songorwa.
La terre au centre de la controverse est à cinq heures de route au nord d’Arusha dans le cratère du Ngorongoro et à proximité du parc national du Serengeti.
Les allégations de corruptions contre OBC existaient depuis de nombreuses année et il était temps que le ministère agisse.
Les documents gouvernementaux vu par The EastAfrican montrent que le parti au pouvoir Chama cha Mapinduzi (CCM) a reçu des dons financiers s’élevant à des milliers de dollars de la part de la famille royale.
Contrat sous enveloppe
Selon les dossiers, en 1994, le CCM a reçu $32 000 en dons et le ministère des Ressources naturelles et du Tourisme a reçu plus de 2 millions de dollars.
Le chef de l’opposition, Tundu Lissu, qui surveille la question depuis plus de 20 ans, affirme que les dons pourraient être la raison pour laquelle le gouvernement et le parti au pouvoir ont gardé le contrat sous couverture.
Plus de 2 796 animaux et oiseaux ont été tués au cours des saisons de chasse de 2007 et 2009, d’une durée de quatre mois chacun, les habitants de la région et les défenseurs de l’environnement craignant que les animaux puissent inclure des espèces menacées.
Les rapports du gouvernement montrent que les animaux qui ont été chassés comprennent les babouins, les buffles, les hyènes, les lions et les léopards.
La famille a peut-être tué plusieurs milliers d’animaux et d’oiseaux au cours de la période de 20 ans pendant laquelle l’entreprise a opéré dans la région.
La Tanzanie a accordé la concession au leader de Dubaï pour la conservation et la gestion de la faune sauvage dans la zone de Loliondo en novembre 1992, mais les Maasaï se sont plaints de ne jamais avoir participé au processus.
En vertu de l’accord, les locaux ont été autorisés à paître dans la zone comprit dans le contrat.
Cependant, les anciens de six villages de la zone de Loliondo déclarent qu’ils ne sont pas autorisés à entrer dans le bloc attribué à la famille royale et doivent quitter la zone chaque fois que la famille royale arrive pour des expéditions de chasse.
Ils affirment en outre que l’OBC leur refuse l’accès à l’eau et aux pâturages au motif que les habitants des huit villages environnants s’introduisent sans autorisation dans la zone.
Plus de chasse
Entre temps, la Tanzanie a annulé les licences et suspendu l’attribution de nouveaux terrains pour la chasse qui étaient dus l’année prochaine, provoquant des protestations de groupes qui soutiennent l’activité.
La plupart des réservations provenaient des Etats-Unis, où un chasseur paie entre $14 000 et $20 000 pour une expédition de 10 à 21 jours.
Le Dr Kigwangalla a annoncé une nouvelle répartition des terrains de chasse dans les réserves de chasse de toute la Tanzanie.
Il a également annulé de nouveaux permis de chasse qui devaient être publiés en janvier 2018.