-Mastery, Tyranny, and Desire: Thomas Thistlewood and His Slaves in the Anglo Jamaican World
Il existe de nombreux travaux sur les brutalités de l’esclavage, il y a aussi des récits du planteur de la Jamaïque Thomas Thistlewood.
Pourtant, aucun travail unique ne capte la qualité sadique de la relation maître / esclave.
Au cours de la dernière décennie, Burnard a publié une série d’articles importants sur divers aspects de la vie dans la Jamaïque.
Le développement économique, la traite négrière, les immigrants européens, la mortalité et la vie familiale.
Cette expertise considérable lui permet d’offrir une analyse remarquablement approfondie d’un planteur médiocre sur cette importante colonie britannique du XVIIIe siècle.
Le fils d’un fermier du Lincolnshire, Thomas Thistlewood a cherché à exploiter les opportunités en Jamaïque après un peu de succès dans l’agriculture en Angleterre ou lors d’un voyage commercial en Inde.
Dans près de quatre décennies sur la Jamaïque, Thistlewood était un surveillant, un propriétaire d’esclave qui a fait des profits.
Ce qui capte l’intérêt de l’historien pour Thistlewood en Jamaïque, c’est sont engagement à maintenir des journaux détaillés.
Au total, il y a plus de 10 000 pages et Burnard estime qu’il y a près de deux millions de mots au sujet des experiences de Thistlewood en Jamaïque.
Le livre offre ainsi une occasion unique de voir la relation entre maître et esclave dans les Caraïbes du XVIIIe.
La photo de Thistlewood qui émerge est celle d’un sadique brutal. Thistlewood fouettait régulièrement les esclaves.
La plupart des esclaves dont il possédait faisaient face à au moins une flagellation par an et cent coups étaient communs.
Il enchainait les esclaves dans les stocks, les mutilais et d’autres marqués. Les fugueurs étaient retenus, dépouillés, et couvert de mélasses et exposés aux mouches et aux moustiques.
Il ordonnait à certains esclaves fouettés d’appliquer du poivre et du jus de citron sur leurs plaies ouvertes.
Thistlewood est devenu particulièrement inventif dans sa brutalité.
Et donc en faisant cela, il a cherché à humilier ainsi qu’à punir.
Il ordonnait à certains esclaves d’être punis par d’autres esclaves à uriner dans leurs yeux et leurs bouches.
Sa technique préférée semble avoir été celle qu’il appelait « Derby dose » (p.104), qui impliquait qu’un esclave déféquait dans la bouche de l’esclave puni et avoir cet esclave muselé quatre à cinq heures.
Burnard cherche à expliquer ce traitement horrible en notant que les esclaves représentaient plus de 90% de la population.
Les colons blancs se sentaient alors obligés d’utiliser le pouvoir brut pour maintenir le contrôle.
Leurs craintes de rébellion ont finalement été réalisées avec l’éruption de 1760 connue sous le nom de révolte de Tacky.
Burnard décrit cette révolte comme un effort bien organisé « pour créer un état de l’Afrique de l’Ouest dans les Caraïbes » (p.117).
Les journaux, cependant, révèlent une autre dimension à ce traitement écœurant des esclaves.
Thistlewood a enregistré toutes les rencontres sexuelles qu’il avait avec des esclaves.
Pendant ses trente-sept ans sur l’île, il a violé 138 femmes différentes 3 852 fois, toutes esclaves.
Un véritable prédateur sexuel. C’était donc une exploitation brut et une façon de démontrer sa domination.
Thistlewood se voyait comme un homme des Lumières, il croyait amplement qu’il était naturel pour les Africains d’être des esclaves.
Ils étaient un peuple qui « était en dehors du contrat social qui sécurise les droits individuels » (p.130).