-Les jeunes Africaines s’expatriant dans cette partie du globe ne reviennent plus ou reviennent en cercueil
Christiane Njeri reçoit un appel de l’ambassade des affaires d’Arabie Saoudite en Octobre pour une mauvaise nouvelle.
Sa sœur cadette, 23 ans Mary Magdalene Wamuyu, femme de ménage en Arabie Saoudite est morte deux mois plus tôt le 5 Août.
Aucun membre de sa famille n’était au courant de son départ pour l’Arabie Saoudite et lorsqu’ils l’on su, elle y était déjà.
On compte aujourd’hui entre 85 000 et 100 000 Kenyans en Arabie Saoudite, la plupart domestique.
Comme la plupart des employées de maison qui son décédées, Wamuyu avait fait part à ses proches qu’elle comptait revenir en août après deux ans et demi à l’étranger.
Malheureusement, elle a été ramenée dans un cercueil, quatre mois après sa mort.
Selon son employeur en Arabie Saoudite, Wamuyu s’était enfuie de son travail puis est revenu un mois plus tôt avant sa mort.
Wamuyu se serait pendu dans la maison de son employeur. Sa famille apprennent la nouvelle deux mois plus tard.
« Nous avons demandé à l’ambassade du Kenya à Riyad pourquoi ils ont pris tant de temps pour nous informer de sa mort, ils ont dit qu’ils avaient du mal à trouver sa famille au Kenya. »
Suite à une longue attente et de tracas administratifs afin de ramener son corps, Wamuyu à finalement été rapatrier.
La jeune femme à été enterrée le 18 Novembre dans la terre natale de ses parents à Mukurwe-ini, Nyeri.
Et pour la famille de James Warui, ce n’était pas différent. Dans la soirée du 24 Octobre 2016, James Warui reçoit un appel d’Arabie Saoudite.
Le père apprend que sa fille de 24 ans, Beatrice Njeri, était morte.
« Cela faisait deux mois que ma fille était morte et je ne savais pas. J’ai été appelé par un employé du Kenya à Riyad. Il m’a dit qu’elle était morte le 16 août. »
Il se rappelle douloureusement, que sa fille était morte depuis deux mois et il ne savait pas.
La famille Warui est pour le moment en attente, après avoir effectuer les démarches afin de rapatrier le corps.
Selon la mère de Njeri, Mme Joyce Wairimu, sa fille s’est rendue en Arabie Saoudite en juin 2014 pour travailler comme domestique.
« Elle est passée par un agent », a t-ell dit, « parce qu’elle me disait qu’elle allait bien, mais mon instinct m’a dit qu’ell cachait quelque chose. »
Des milliers de femmes Africaines sont la proie d’agents peu scrupuleux, les recrutant comme domestiques pour l’Arabie Saoudite.
« Une fois qu’elles s’enfuient, elles deviennent des immigrants illégaux parce que le visa est lié à l’employeur. Tout arrive, vous êtes seul », déclare Mr Oloo, Directeur des services de la diaspora et des affaires consulaires.
Certaines se lient avec des proxénètes locaux pour finir dans la prostitution, gagnant deux fois ou trois fois ce qu’elles auraient pu être payés par leurs agents.
La plupart de ces cas se soldent par des morts tragiques.
Quand leurs décès sont signalés à l’ambassade à Riyadh, l’ambassade doit vérifier le système de retracer le sponsor et parfois l’employeur peut avoir oublier ces filles.
En moyenne, le ministère traite deux à trois cas dans un mois de rapatriement des Kenyanes à la maison.
Au cours du dernier trimestre seulement, le ministère a traité huit cas et a ramené à la maison des travailleurs domestiques Kenyans décédés en Arabie Saoudite.
« Les familles ne savent pas les organismes locaux qui recrutaient leurs filles. Même quand ils savent de tels détails, ils ne diront pas, parce qu’ils savent que c’est illégal », dit Mr Oloo.
Dans un pays conservateur où les femmes n’ont pas le droit de marcher seules et sans papiers, les femmes Africaines en fuite risquent d’être arrêtés et harcelés par la police.