Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a promulgué le projet de loi sur les ordinateurs et la cybercriminalité en 2017.
La nouvelle loi impose de lourdes amendes et de longues peines de prison pour les cyber-intimidateurs et les « fake news » – fausses informations.
Il cible également les journalistes, les médias, les blogueurs, les médias sociaux et les autres internautes.
La signature intervient alors que certains appellent au président de renvoyer la loi au Parlement pour s’assurer que ses dispositions sont constitutionnelles et ne violent pas le droit à la liberté des médias et à la liberté d’expression.
La semaine dernière, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exhorté le président Kenyatta à ne pas signer le projet de loi, affirmant qu’il étouffe la liberté de la presse.
Selon l’article 12 de la loi, la publication d’informations fausses ou fictives entraînera une amende de 5 millions de shillings kenyans (50 000 dollars) ou une peine d’emprisonnement de deux ans.
Une clause introduite dans le projet de loi par le chef de la majorité de l’Assemblée nationale, Aden Duale, étend la peine d’emprisonnement à 10 ans si la fausse information provoque le chaos ou la violence.
L’ancien directeur général du Barreau du Kenya, Apollo Mboya, a déclaré que le contexte de « fausses informations » donnerait aux autorités une occasion libre de bâillonner les médias.
Signed into law the Computer Misuse and Cybercrimes Bill 2018 which provides for timely and effective detection, prohibition, prevention, response, investigation and prosecution of computer and cyber crimes @WilliamsRuto pic.twitter.com/3EVIgryHGw
— Uhuru Kenyatta (@UKenyatta) 16 mai 2018